Histoire et usages du Boujaron

HISTOIRE ET USAGE DU BOUJARON

L’EAU DE VIE DU PATRIMOINE MARITIME

Le Boujaron est la seule Eau de Vie du patrimoine maritime  ayant acquis sa notoriété par  400 ans,  environ, d’usage maritime dans notre vieille marine.

Le Boujaron était l’eau de vie du bord à laquelle avaient droit nos anciens marins quand il faisait moins de 5 ° à 9 heures le matin en mer.

Le Boujaron se chargeait en fûts dans les ports des pays producteurs, du rhum pour les bateaux touchant l’Amérique centrale comme la Compagnie Bordes, du tafia (distillat de mélasse) pour la France, de l’Eau de vie des Charentes  pour la morue à Islande, chargée lors des mouvements  de cargaisons de pêche ou d’approvisionnement de sel pour les campagnes suivantes.

Le Boujaron passait ainsi plusieurs mois à barroter en fûts  au gré des tempêtes dans la cambuse du bord sous la vigilance du capitaine qui seul en avait la clef.

Cette situation en faisait un produit boisé, iodé et très aéré.

La nature du Boujaron à bord pouvait influencer l’embarquement des marins en révélant avant l’heure l’ambiance du bord ou le profil du capitaine.

Le Boujaron mesurait 1/16ème de litre et rythmait les bordées de quart. Il accompagnait les joies, les peines, les douleurs, les blessures, mais aussi les événements exceptionnels pour lesquels existait « la double à l’équipage » c’est-à-dire un Boujaron 1/8ème de litre dont un exemplaire a été repêché sur une épave du 17ème siècle en baie de St Brieuc : c’était la mesure sociale la plus indispensable à bord.

A terre, dans les ports du Pays Goëlo, en dehors des périodes de pêche c’est-à-dire de septembre à février, le rituel boujaron se perpétuait en s’exerçant  à partir de l’eau de vie de cidre locale, le pays n’ayant rien d’autre à distiller à cette époque.

Le Boujaron est la seule Eau de vie maritime dont l’antériorité et l’authenticité attestée ne peuvent être mises en doute au regard de l’histoire maritime française.

Le Boujaron est un assemblage de vieilles Eaux de vie du Pays.